Cléopâtre. Un rêve de puissance par Maurice Sartre (Tallandier, 2018)

Publié le 28 Octobre 2018

Le livre de Maurice Sartre, Cléopâtre. Un rêve de puissance (Tallandier, 2018) compte 349 pages, 15 chapitres et des annexes (chronologie, cartes, bibliographie et index).

 

Il existe de nombreuses biographies de Cléopâtre, dont celle de Stacy Schiff (Flammarion, 2012) qui a obtenu le Prix Pulitzer.

Maurice Sartre  (né en 1944) est connu pour ses travaux sur la Méditerranée antique, mais aussi la Syrie, la Grèce ou encore sur la figure de Zénobie, parfois en collaboration avec son épouse, Annie Sartre-Fauriat.

Le propos de l'auteur est surtout de nous dire : "l'historien ne sait pas grand chose", "beaucoup de faits sont incertains"... Bref, il doit faire des suppositions, des hypothèses.

Sartre montre que Cléopâtre est sans doute le personnage le plus connu de l'Antiquité. Sur elle, il y a une abondante documentation, mais celle-ci demeure fragmentaire. De fait, beaucoup de zones d'ombres apparaissent.

C'est surtout cela que j'ai retenu de cette biographie : la prudence du biographe. C'est aussi ce qui fait la force de cet ouvrage. Certes l'aspect littéraire est moins présent que dans la biographie de Schiff, et parfois il y a des répétitions, mais Sartre discute avec sérieux les sources anciennes. Il pose plus de questions qu'il n'a parfois de réponses.

J'ai toujours du mal à me rendre compte de l'apport d'une biographie, notamment sur un sujet que je ne connais pas tant que ça. Malgré tout, je pense ici que le regard que porte Sartre à son personnage est très intéressant et sérieux. Il semble revisiter certains points sur lesquels il insiste. Il s'appuie sur une grande diversité de sources (notamment les monnaies). Il interroge sans cesse la validité des auteurs anciens et cherche à recouper les informations.

Outre sa vie (et son règne), que Sartre évoque dans l'ordre chronologique, il est question, dans le chapitre 15 (et dernier) du mythe. Il cite la biographie sur Messaline de Jean-Noël Castorio (Payot, 2015) afin de montrer que "les auteurs anciens reprenaient sans se lasser les poncifs lancés contre les femmes en général, et les femmes de pouvoir en particulier, par le Grec Simonide de Céos au VIIe siècle avant notre ère" (p. 273-274). 

 

Dans les appendices, l'auteur propose au lecteur de démêler quelques difficultés, notamment la question des homonymes dans la famille Lagide. Par exemple, certains rois et reines lagides ont changé de numéros au fil des découvertes historiques. Sartre s'intéresse ensuite au calendrier, puis, enfin, évoque quelques-unes des sources littéraires qu'il cite (principalement des auteurs latins).

Globalement, donc, c'est une biographie sérieuse, plutôt fluide et facile à lire (si ce n'est quelques passages plus techniques). Il est a regretter quelques redondances et quelques erreurs, notamment le livre de Castorio qui est mentionné comme étant paru chez Perrin en 2014, alors qu'il est paru chez Payot en 2015 (bref...).

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #histoire, #biographies

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