Une histoire de France de Alain Minc

Publié le 17 Novembre 2013

C'est un livre que j'ai lu en grand format. Pour tout dire, il s'agissait d'un cadeau pour le Noël de l'année 2009. Du coup, j'ai du le lire dans le courant 2010. J'ai remis la main dessus en faisant du rangement dans ma bibliothèque. J'ai donc décidé d'écrire une note de lecture le concernant. Pour la petite histoire, j'ai déjà publié un commentaire sur Amazon en juillet 2010. Cette chronique s'en inspire largement car mon avis sur le livre n'a pas changé depuis.

Résumé de l'éditeur : Ni grand ni petit historien, tout au plus « historien du dimanche » - au sens où Levinas parlait des « talmudistes du dimanche » - Alain Minc se risque ici à nous raconter son histoire personnelle de la France, de la Gaule du IVème siècle jusqu’à l’élection de Nicolas Sarkozy. Promeneur de l’Histoire, il s’autorise tout ce que s’interdisent les historiens professionnels : rompre les enchaînements de faits, chercher des comparaisons dans le présent pour expliquer le passé (péché d’« anachronisme »), repérer les récurrences plutôt que l’unité des événements, établir sa propre hiérarchie des grands carrefours, des nœuds, des points de bascule de notre roman national, au mépris de la linéarité du temps et des vérités établies, imaginer ce qui aurait pu se passer différemment (péché d’« histoire-fiction »). Cette histoire personnelle de la France est donc portée par des partis pris, une forme assumée de superficialité et des choix par définition contestables. Ce n’est pas manque de respect aux maîtres de cette discipline que de se lancer dans une telle aventure. Alain Minc le fait avec la bénédiction posthume de Fernand Braudel qui lui avait murmuré il y a vingt-cinq ans : « Ecrivez une histoire de France : il n’y a pas de plus bel exercice intellectuel. N’ayez pas peur des historiens : ils ont besoin que l’on braconne sur leurs terres ».

Mon avis : J'ai fais, moi étudiant consciencieux, le pari avec moi-même de lire le livre sérieusement. Je n'ai pas réussi, et je me suis "bidoné" d'un bout à l'autre. En effet, c'est drôle et cocasse. Il se permet toutes les bourdes qu'un historien de métier n'aurait pas même l'audace d'écrire, de prononcer, de penser. Un petit florilège dans les deux premiers chapitres :

Ce livre, il le pressent dans son Introduction, "c'est prendre le risque d'une volée de bois vert comme je n'en ai guère connue". C'est en effet cela qu'il mérite ! Chapitre 1, ça commence mal... Attardés, acculturés, barbares et sauvages, nos "ancêtres les Gaulois" n'ont rien pour eux ! Or, si nous sommes sérieux, nous savons qu'ils avaient des villes, une économie prospère, un courage au combat hors du commun. Clovis (chapitre 2), un "immigré", un "barbare", un "étranger", était meilleur politique que Napoléon. Dans un humour douteux, Minc nous parle de l'intérêt d'une alliance entre le glaive et le goupillon... le goupillon ? Cette brosse qui nettoie les fonds de bouteilles ? Non, non, c'était un objet qui appartient à la panoplie de l'évêque pour bénir. L'ambigüité nous donne à réfléchir. L'image fait rêvée, non ? Nous pourrions relever des tas d'autres choses dans ce livre, mais je m'arrête là.

Minc utilise parfois l'uchronie (l'histoire avec des "si") et ne cache pas son admiration pour Napoléon et De Gaulle. Il reste capitaliste dans ses analyses économiques, etc, etc. Au final, un vrai "faux" livre d'Histoire, mais ô combien passionnant ! Facile à lire, dans une langue simple (trop simple ?) et efficace, Minc, Grand Maître du plagiat, nous emmène dans un voyage au coeur de son histoire de France... risible !

Vous aurez donc compris que je ne tiens pas cet ouvrage (ni l'auteur d'ailleurs) en grande estime. J'avais mis une étoile sur Amazon, soit 1/5. Donc, pour être cohérent, cela donne une note de 04/20.

Logo Livraddict

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #notes de lecture

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article