La caravane du pape par Hélène Bonafous-Murat (Le Passage, 2019)

Publié le 26 Octobre 2019

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et l'éditeur pour ce livre, La caravane du pape par Hélène Bonafous-Murat (Le Passage, 2019, 339 pages) que j'ai reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique sous forme de service presse. Je tiens aussi à m'excuser pour le retard avec lequel je poste ma critique. Ce retard s'explique par deux raisons : d'une part, j'ai vu mon temps se réduire du fait de ma formation professionnelle, et d'autre part, je vais sans doute surprendre, mais ce fut très compliqué pour moi d'écrire cette chronique.

Le personnage principal, Leone Allacci (1586-1669), a vraiment existe. Ce fut réellement le bibliothécaire du Vatican à la fin de sa vie. Le roman raconte une histoire vraie : celle du transfert, en 1622, de la plupart des manuscrits de la bibliothèque palatine de Heidelberg vers celle du Vatican. Il s'agit d'un épisode de la Guerre de Trente Ans (1618-1648). L'ordre émane du pape Grégoire XV, qui ne profitera pas des ouvrages, car il meurt dès le mois de juillet 1623. Sur une trame historique, c'est un roman philosophique, et Leone est torturé par un mode de pensée qui est très loin du mien. Au final, il m'est compliqué de parler de ce livre. Le héros est mis à l'épreuve après avoir pris sous son aile Lotte.

En fait, ce qui fait la force de ce roman c'est la psychologie de Leone, qui est certes troublé par des idées parfois noirs, du moins de son point de vue, mais est fait preuve d'une force morale à toute épreuve justement. Savant, humaniste, très attaché à l'idée de patrimoine, il se rends tout de même responsable du pillage en règle d'une bibliothèque. La limite que je mettrais à l'attachement au personnage c'est le malaise qu'il peut provoquer. Pour moi c'est une sorte de fanatique tourmenté et ce malgré ses connaissances.

Finalement, ce roman renvoie le lecteur que je suis à des évènements récents et moins récents. C'est le pillage des œuvres d'art par les européens dans leurs colonies d'Afrique et d'Asie, voir d'Amérique. C'est aussi, plus récemment, le pillage et la revente d’œuvres d'art antique par l’État islamique. 

De façon générale, si ce roman n'est pas un coup de cœur, il m'a laissé une impression très positive. Il est agréable à lire et j'ai beaucoup aimé certaines descriptions de Leone avec ses chers livres. D'ailleurs, dans l'histoire vraie, il récupéra aussi de nombreux livres pour son usage personnel.

Ce roman montre le paradoxe qui peut exister entre le prélat, accompagné de mercenaires, implacable dans l'accomplissement de sa basse mission, et l'homme de foi, cultivé, attachant et tourmenté par ses sentiments, comme tout un chacun.

C'est assez difficile de trouver des mots pour parler de ce roman, mais j'espère tout de même avoir donné envie de vous y plonger car il le mérite. Surprenant roman pour un roman historique, mais c'est ce qui en fait son charme aussi.

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #histoire, #littérature

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