Bayard et le crime d’Amboise par Eric Fouassier (Editions du Masque, 2017)
Publié le 29 Janvier 2020
« Bayard et le crime d’Amboise » est un roman historique d’Eric Fouassier, publié aux Editions du Masques en 2017, mais qui semble avoir été édité la première fois en 2012 chez Pascal Galodé Editions. Il fait 296 pages pour la version papier, même si je l'ai lu sur liseuse.

L’intrigue du roman se passe dans le Royaume de France de la fin du XVe siècle. En 1498, le roi Charles VIII meurt de façon accidentelle. Du moins, c’est la thèse officielle… Le jeune chevalier Bayard pense, sans pouvoir l’expliquer, qu’il y a eu assassinat. Pas d’échappatoire possible pour le meurtrier éventuel sur les lieux, dans les appartements du roi, ce qui est mystérieux. Commence alors une enquête riche en rebondissements. Bayard fait aussi, au début du roman, la rencontre d’Héloïse Sanglar, une fille d’apothicaire, au cours d’une partie de jeu de paume durant laquelle il est jouteur. Héloïse se trouvera entrainée, un peu malgré elle, dans cette histoire.
Après « Le disparu de l’Hôtel-Dieu » (2018) et « Par deux fois tu mourras » (2019), c’est le troisième roman d’Eric Fouassier que je dévore en un peu moins de deux ans. En fait, un autre roman, « Le piège de verre » (2017), s’intercale entre « Bayard et le crime d’Amboise » et « Le disparu de l’Hôtel-Dieu ». Il va rapidement rejoindre ma liseuse, pour une lecture courant février sans doute. Les trois romans appartiennent à une suite, mais peuvent être lus séparément. Toutefois, grâce à « Bayard et le crime d’Amboise » j’ai pu comprendre des éléments présents dans « Le disparu de l’Hôtel-Dieu ». Du coup, je pense quand même qu'il est plus intéressant de lire les trois dans l'ordre.
Comme à son habitude (du moins c’est le cas dans les deux autres romans lus) Fouassier a inséré à la fin du roman une notice historique, avec une bibliographique. Il mentionne les libertés qu’il prend avec l’histoire et contextualise un peu. Ici, au travers du roman, nous abordons un peu le contexte de cette fin de XVe siècle, avec les Guerres d’Italie, l’enjeu de la Bretagne et aussi les jeux de pouvoirs à la cour de France. Le lecteur sait que le roi qui succédera à Charles VIII c'est Louis XII. Ce dernier reste assez peu présent dans l'imaginaire collectif, même s'il règnera de 1498 à 1515 et fera réellement la transition entre le Moyen-Âge tardif et la Renaissance française du XVIe siècle.
Anne de Bretagne est un personnage du livre assez bien traité je trouve, même si elle reste au second plan dans cette histoire (tout en jouant un rôle important, ce qui est paradoxal). Fouassier est assez équitable en termes de personnages féminins et masculins, ce qui reste appréciable pour un roman historique. Je pourrais approfondir encore davantage sur ce personnage car la biographie que Claire L’Hoër vient de publier sur « Anne de Bretagne » (Fayard, 2020) m'attends dans ma bibliothèque.
La fin m’a surprise. Je suis bon public, donc je m’abandonne assez facilement dans l’histoire, sans chercher trop à comprendre. Dès lors, l’effet voulu par le romancier fonctionne souvent sur moi. Je pense qu’un lecteur habitué des polars n’aura pas la même naïveté que moi.
Pour ma part, si j’ai d’abord parlé de coup de cœur, je pense que c’est exagéré. Avec le recul, je reproche quelques longueurs, peut-être un démarrage final un peu tardif à mon goût, car il suit un passage, certes nécessaire dans l’intrigue, mais qui me semble casser le rythme. J’ai, pour ma part, commencé à sentir l’emballage final à environ 90% de ma lecture sur liseuse (soit à une trentaine de pages avant la fin).
Je dirais, pour conclure, que ce fut une lecture plaisante et agréable, comme pour les autres romans de l’auteur et que je conseille sans hésiter cette trilogie qui permet de faire une plongée dans l'histoire durant une période finalement peu connue du grand public.