Monarchies postrévolutionnaires (1814-1848) de Bertrand Goujon (2012)

Publié le 2 Juin 2014

Cet ouvrage est une synthèse utile. Tout n'est pas abordé, mais le format ne le permet pas. Par exemple, les affaires extérieures de la France sont un peu négligées et l'accent est davantage mis sur la vie sociale et culturelle.

Le titre du livre est ingénieux : les monarchies postrévolutionnaires. Il permet une continuité entre la Révolution et l'Empire et ce qu'on appel habituellement la Restauration et la Monarchie de Juillet. Continuité, il y a incontestablement et si rupture il y a, ce n'est pas 1830 (qui achève un processus), mais ce sont les années 1820. Louis XVIII se retrouve face à une France divisée et il faut tirer les leçons de la Révolution, mais aussi du retour de Napoléon en 1815. Les français ne veulent pas d'un retour de la monarchie absolue et c'est cela que les parisiens réaffirment en 1830 et même en 1848. Fondamentalement, les français ne sont pas opposés à un système monarchique au XIXe (c'est même le régime dominant !). Toutefois, les élites sont plutôt portées vers un régime bourgeois qui met en avant l'économie libérale et qui défends la Charte comme une avancée non négligeable. Elle n'est pas nécessairement une avancée pour le peuple.

Le livre de Bertrand Goujon a tout de même le mérite de revisiter une période souvent décriée. Cette synthèse bien écrite est surtout intéressante pour sa fraîcheur historiographique en proposant à l'amateur et au grand public un panorama des études universitaires les plus récentes. Finalement, c'est un ouvrage qui servira autant à l'étudiant, comme base essentielle pour contextualiser cette période souvent méconnue, mais aussi à l'amateur qui veut avoir une vision plus neuve de ce pan incontournable de l'histoire de France. Incontestablement, donc, cette histoire de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, mériterait le titre de "nouvelle histoire".

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #notes de lecture, #histoire

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